Vous souhaitez comprendre ce qu’est l’égyptologie ? Connaître la différence entre égyptologie et archéologie ? Ou encore, savoir qui sont les égyptologues les plus célèbres ?
Vous voilà au bon endroit : passionnés par l’Égypte antique, nous allons vous expliquer ce qu’est l’égyptologie dans les moindres détails.
L’égyptologie est une branche de la science séparée de l’archéologie qui étudie l’histoire de l’Égypte antique. La forme d’égyptologie la plus connue est « l’égyptologie moderne » qui commence en 1922 après le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion qui permettra aux scientifiques de bien mieux comprendre l’histoire derrière les monuments et objets des anciens Égyptiens.
Dans cet article, vous découvrirez :
- La définition et l’histoire de l’égyptologie
- Les premières formes d’égyptologies grecque, romaine et moyenâgeuse
- Les grands égyptologues qui ont bâti l’égyptologie moderne
Après avoir lu cet article, vous saurez tout d’une des sciences historiques dans laquelle la France excelle particulièrement depuis la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte de 1798.
Commençons sans plus attendre !
1) L’égyptologie (définition et histoire)
L’Égyptologie est l’étude du passé de l’Égypte antique (une période allant de 4500 av. J.-C. à 641 après J.-C.).
Bien que ça ne soit pas le cas dans tous les pays du monde, en France, l’égyptologie est une discipline distincte de l’archéologie. Cette distinction de l’archéologie et de l’égyptologie est due à l’importance de l’égyptologie dans notre pays depuis la campagne d’Égypte de Napoléon qui fut accompagnée de nombreux scientifiques et de chercheurs.
Quand on parle d’égyptologie, on pense surtout aux découvertes récentes exposées dans les musées modernes (comme celles exposées au musée du Louvre). Cependant, il faut bien comprendre que cette égyptologie-là n’est que la partie « égyptologie moderne » de l’égyptologie. Il faut souligner que cette égyptologie moderne ne commence qu’après la découverte des hiéroglyphes par Jean-François Champollion en 1822.
En effet, Il faut aussi comprendre qu’il existait des égyptologues parmi les anciens Égyptiens (étant donné que leur civilisation a perduré pendant environ 5000 ans !).
I) Période des égyptologues égyptiens
Les premiers égyptologues étaient évidemment les Égyptiens eux-mêmes. La civilisation égyptienne s’étant étalée de 4500 av. J.-C. à 641 après J.-C., il n’est aucunement choquant que des égyptologues égyptiens vivant en 1000 av. J.-C. étudient les monuments et les mœurs de leurs paires de 3000 avant J.-C..
Par exemple, en 1380 av. J.-C., encouragé par un rêve qu’il fit, le pharaon Thoutmôsis IV entama des travaux de rénovation sur le Sphinx de Gizeh construit en 2532 av. J.-C..
Environ 140 ans plus tard, en 1242 av. J.-C., le prince Khaemweset (le quatrième fils de Ramsès II) entama de lourds travaux d’identification et de rénovation de temples et de tombeaux anciens.
II) Période des explorateurs gréco-romains
Suite aux nombreux voyages des historiens grecs puis romains, une connaissance de l’Égypte antique s’est développée sous forme de descriptions de contextes historiques. De nos jours, il n’est pas rare que les égyptologues modernes s’appuient sur les écrits de grands historiens grecs comme Hérodote, Strabon et Diodore Siculus pour mener leurs recherches.
De plus, l’Égypte étant devenue une province sous le contrôle de Rome après la mort de Cléopâtre, Rome a contribué à la restauration de temples et monuments égyptiens (et a accumulé par ce biais de nombreuses connaissances sur l’Égypte antique).
III) Période des explorateurs moyenâgeux
Selon la Bible, Marie, Joseph et Jésus auraient fui en Égypte (au Caire) pour se cacher. Ainsi, suite au basculement de l’Europe dans le christianisme, l’֤Égypte est devenue un lieu de pèlerinage important fréquemment traversé par des historiens et des moines chrétiens.
Les pyramides de Gizeh furent étudiées à cette époque car elles étaient soupçonnées d’être « les greniers de Joseph » qu’utilisait le compagnon de Marie pour stocker du grain et de la farine en prévision d’années de malheur futures.
2) Les grands égyptologues de l’égyptologie moderne
Dans sa « campagne d’Égypte », Napoléon va emmener avec lui de nombreux chercheurs pour assoir son autorité et sa popularité. Ces chercheurs vont rapporter en France (et en Europe) une grande quantité d’objets antiques qui serviront de base à des travaux d’études et d’identification par les conservateurs des grands musées d’histoire français.
Depuis la campagne d’Égypte, la compréhension de l’Égypte antique n’a cessée de croître par des avancées multiples (notamment par la traduction des hiéroglyphes par Champollion).
Ainsi, nous vous proposons dans un second temps de découvrir ensemble les 5 égyptologues ayant eu un impact significatif sur la compréhension de l’Égypte ancienne.
I) Jean-François Champollion
À l’âge de 16 ans, le légendaire déchiffreur français des hiéroglyphes, Jean-François Champollion, maîtrisait déjà 6 langues orientales anciennes (en plus du grec ancien et du latin ancien qu’il connaissait dès son plus jeune âge).
Après être devenu professeur titulaire d’histoire ancienne de Grenoble à 19 ans, Champollion est vite passionné par la découverte du sens des hiéroglyphes.
C’est grâce à la pierre de Rosette que Champollion va être le premier à réacquérir la capacité à lire des hiéroglyphes après un oubli de leur sens ayant duré 1200 ans (on estime que la capacité de traduire les hiéroglyphes a été perdue par les Égyptiens en environ 600 après J.-C.). Cette pierre noire appelée « pierre de Rosette » et rapportée par un officier de Napoléon après la campagne d’Égypte décrit l’avènement du règne du pharaon Ptolémée V.
La spécificité des écrits de cette pierre est de répéter trois fois le même texte mais avec sous trois langues différentes : en hiéroglyphes, en démotiques (forme de hiéroglyphes moins enluminés et travaillés) mais surtout en grec ancien.
Par le rapprochement entre le texte en hiéroglyphes et le texte en grec, Champollion va découvrir quelque chose qui avait totalement échappé à ses prédécesseurs. Il découvre que certains hiéroglyphes représentent des lettres de l’alphabet alors que d’autres non.
Champollion met alors à jour 4 types de hiéroglyphes :
- Les hiéroglyphes représentant une voyelle ou une consonne (soit une lettre de l’alphabet)
- Les hiéroglyphes représentant un son (soit un ensemble de voyelle et de consonnes)
- Les hiéroglyphes représentant des mots entiers (tels que des objets ou des personnages)
- Les hiéroglyphes complétant le sens d’autres hiéroglyphes (donnant le genre « masculin/féminin » ou le nombre « singulier/pluriel » des autres mots écrits en hiéroglyphes)
La traduction des hiéroglyphes a donc permis de commencer à comprendre l’histoire de l’Égypte antique par la lecture des hiéroglyphes présents sur les murs et écrits de tous types. Pour cette raison, Champollion est de nos jours considéré comme le « père de l’égyptologie ».
II) Auguste Mariette
Après une jeunesse passée à apprendre les hiéroglyphes, le copte, le syriaque et l’arménien, François Auguste Ferdinand Mariette commence son parcours égyptologique au musée du Louvre.
En 1850, Auguste Mariette est envoyé en Égypte pour acheter une collection de manuscrits coptes. Cette transaction ayant échoué, Auguste Mariette réemploie les fonds destinés à l’acquisition des manuscrits pour mener des fouilles à Saqqarah, près de la pyramide du pharaon Djéser.
Avant cette vaste opération de fouilles, Auguste Mariette et son équipe campent au pied de la pyramide de Khéops situé non loin du site de Saqqarah. En se déplaçant sur le site de Saqqarah avec son équipe, Auguste Mariette va apercevoir une tête de sphinx sortant légèrement du sable sur son parcours dans le désert. Il se rappellera alors des écrits de l’historien grec Strabon qui attestait que l’allée de la grande nécropole « Sérapéion » dédiée au taureau sacré Apis était bordée de deux rangées de sphinx. C’est donc au début de sa carrière que l’on doit la découverte des 19 taureaux momifiés du Sérapéion.
Par la suite, par le prestige que lui offrira la découverte du Sérapéion, Auguste Mariette recevra tous les financements qu’il demandera pour réaliser des excavations.
Des galeries souterraines sur 300 mètres faisant office de dernières demeures pour les taureaux sacrés des pharaons : en d’autres termes, « le Sérapéion égyptien ».
En 1855, Auguste Mariette sera nommé conservateur adjoint de la collection égyptienne du musée du Louvre.
En 1858, c’est lui qui fonde le musée de Boulaq au Caire. Ce musée qui deviendra par la suite le « Musée égyptien du Caire » accueillera l’essentiel des découvertes égyptiennes d’Auguste Mariette (pour la part laissée en Égypte et non rapatrié en France, en Angleterre et en Allemagne).
En 1872, Auguste Mariette dirige 2780 ouvriers. C’est en cette année, qu’il fait dessabler le temple du dieu faucon Horus de la ville d’Edfou : le « temple d’Edfou ». L’intérieur du temple ayant été envahi par le sable au fil des siècles, la direction de son dessablement minutieux de Mariette va permettre de faire retrouver au temple son état d’origine sans que ces murs (porteurs de nombreux hiéroglyphes et fresques) ne soient endommagés.
En 1878, en reconnaissance de son combat pour la préservation du patrimoine national égyptien, Auguste Mariette reçoit le titre de noblesse de haut rang de « pacha ».
En 1881, Auguste Mariette meurt à 60 ans par la suite de complications médicales causées par son diabète. Au total, Auguste Mariette aura fouillé 300 tombes et retrouvé 15000 objets antiques. Considéré un comme un des plus grands protecteurs du patrimoine de l’Égypte (ce qui lui a valu parfois des problèmes avec les dirigeants de l’Europe), Auguste Mariette est enterré au Caire, capitale du pays auquel il a consacré sa vie.
III) Gaston Maspero
Gaston Maspero commence sa vie en tant que professeur titulaire d’égyptologie du prestigieux Collège de France de Paris (à l’âge de seulement 26 ans).
En 1880, l’état de santé d’Auguste Mariette s’étant déjà dégradé un an avant sa mort, la France envoya Gaston Maspero auprès de lui pour l’aider dans la conduite des fouilles françaises en Égypte.
En 1881, on doit à Gaston Maspero la découverte des « Textes des pyramides », un ensemble de textes décrivant les rituels et les mythes concernant le passage dans l’Au-Delà des défunts. Ces écrits datant de 2289 avant J.-C. ont permis aux égyptologues de bien mieux comprendre les croyances liées aux dieux des anciens Égyptiens.
En 1886, à Louxor, Gaston Maspero mène les fouilles des nombreux temples de Karnak. Il réussit à dégager l’entièreté de ce complexe religieux très ensablé s’étalant sur plus de 2 km².
IV) Flinders Petrie
Malgré l’expérience des égyptologues ayant précédés Flinders Petrie, des méthodes solides d’excavation manquaient toujours à l’égyptologie pour préserver les sites de fouilles archéologiques et pour éviter de détruire certains objets antiques lors de l’excavation d’autres objets antiques.
Flinders Petrie a introduit la « stratigraphie », une méthode de fouille couche par couche permettant d’effectuer une datation précise des objets et monuments découverts. En effet, le sable et la terre recouvrant petit à petit le terrain au fil des siècles, il est possible de savoir à quelle période ont appartenu les objets excavés en fouillant un site couche par couche.
De 1880 à 1883, Flinders Petrie dirige les fouilles dans la cité solaire d’Amarna, la ville construite par le pharaon Akhenaton en l’honneur du dieu égyptien solaire Aton. Ainsi, c’est grâce à Flinders Petrie si on en sait aujourd’hui autant sur Akhenaton considéré comme un pharaon hérétique (car ayant tenté de remplacer les dieux égyptiens par le dieu unique Aton) et qui fût effacé de la mémoire collective des Égyptiens par les successeurs d’Akhenaton.
V) Howard Carter
Howard Carter était initialement un dessinateur et égyptologue britannique spécialisé dans la réalisation de fresques égyptiennes ne pouvant être déplacées pour être entreposées dans un musée.
Après plusieurs années passées en Égypte à mettre en dessin, les murs et les papyrus fragiles dans les excavations de la région, Howard Carter est approché par Lord Carnarvon.
Lord Carnarvon est un richissime anglais passionné d’archéologie qui cherche un égyptologue talentueux pour l’aider après de longues recherches vaines menées dans la Vallée des Rois. Lord Carnarvon est persuadé qu’il reste des tombeaux de pharaons qui n’ont jamais été découverts dans la grande nécropole de pharaons appelée « Vallée des Rois ».
Après 5 années de recherches, Howard Carter et Lord Carnarvon n’ont découvert que des vases et des jarres portant le nom de Toutânkhamon mais n’ont pas réussi à trouver la tombe du pharaon. Alors que Lord Carnarvon est rentré en Grande-Bretagne, Howard Carter va tenter le tout pour le tout. Il prend la décision de fermer l’entrée de la Vallée des Rois ce qui lui vaut beaucoup de critiques car cette entrée est très prisée par les touristes).
Howard Carter commence donc à creuser à cet endroit et découvre rapidement des vestiges de huttes ayant servi aux ouvriers du tombeau de Ramsès VI. Howard Carter acquiert la certitude que le tombeau du pharaon Toutânkhamon est juste un peu plus profond que les cabanes de ces ouvriers. Il pense que des recherches à cet endroit précis n’ont jamais été entreprises lors de ces dernières années à cause de l’impopularité vis-à-vis des touristes que pourrait entraîner la fermeture temporaire de l’entrée de la Vallée des Rois pour y mener des fouilles.
Le 4 novembre 1922, Howard Carter et son équipe excavent une marche de tombeau, puis rapidement plusieurs autres. Howard Carter découvre alors une porte doté du sceau royal de Toutânkhamon.
Après quelques jours supplémentaires d’excavation, Carter entre dans ce qui va bien s’avérer être la tombe de Toutânkhamon.
La tombe de Toutânkhamon va s’avérer contenir un des rares trésors pharaoniques à ne pas avoir été dérobés par des pillards pendant l’Antiquité.
La tombe contient en effet un véritable trésor. Carter y trouve une pièce de 8 mètres de long pour 3.6 mètres de large remplie de trésors funéraires de toutes sortes : des bijoux précieux en grand nombre, des coffres, des lits, un trône fait d’or mais surtout le sarcophage et le masque funéraire d’apparat en or et en lapis-lazuli de Toutânkhamon.
Après la découverte de ce tombeau, une série de décès parmi les savants ayant pris part à celle-ci et la mort de Lord Carnarvon seront à l’origine de la légende de la célèbre « malédiction de Toutânkhamon ».
Howard Carter ne sera pas affecté par cette malédiction et vivra jusqu’à 64 ans, c’est-à-dire 17 ans après son entrée dans la tombe de Toutânkhamon.
La science des égyptologues est maintenant entre vos mains
Arrivé au bout de cet article, vous savez désormais tout sur l’égyptologie car nous avons vu ensemble :
- L’histoire et la définition de l’égyptologie
- L’histoire des premiers égyptologues égyptiens, grecs, romains et moyenâgeux
- Les grands égyptologues Champollion, Mariette, Maspero, Petrie et Carter
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