Egyptian beetles

SCARABÉE ÉGYPTIEN

Vous voulez en savoir plus sur les scarabées égyptiens ? Comprendre en quoi ces insectes sont liés au Soleil par l'intermédiaire du dieu à tête de scarabée Khépri ?

Bienvenue sur Ancienne Égypte, dans cet article, nous retracerons les mythes et les légendes autour des scarabées dans l'Égypte antique !

Les scarabées égyptiens étaient adorés par les Égyptiens pour leur capacité à créer des boules de terre et de fumier qui leur servaient de nourriture. Ces boules étaient vues comme des ébauches du Soleil façonné par le dieu suprême égyptien Râ.

Dans cet article, vous découvrirez :

  • L'histoire du dieu à tête de scarabée Khépri
  • L’utilisation commémorative et funéraire des scarabées égyptiens
  • Les autres symboles égyptiens importants liés aux scarabées égyptiens

Après cet article, vous saurez quel est le lien entre les scarabées égyptiens, le dieu Khépri et le dieu Râ.

Découvrons tout cela sans plus attendre !

1) Un symbole attaché au dieu Soleil Râ et au dieu scarabée Khépri

I) Explication du lien entre le dieu scarabée Khépri et le Soleil

Pour comprendre l’importance des scarabées dans l’Égypte antique, il faut comprendre leur lien avec le Soleil à travers du dieu scarabée Khépri.

Khépri est un des premiers dieux de l’Égypte ancienne (apparu en -5000 avant J.-C.). Le nom de ce dieu scarabée signifie « le Soleil en devenir ». En effet, Khépri est la forme que le dieu créateur  a prise pour créer le Soleil.

Le dieu scarabée Khépri

Deux représentations du dieu à tête de scarabée Khépri.

Selon la mythologie égyptienne, il n’y avait au commencement qu’un immense océan primordial personnifié par la déesse Noun dans lequel se reflétait les Ténèbres originelles, un ciel d’ombre et de vide présent depuis toujours.

Suite à de nombreuses frictions générées par des contacts répétés entre l’océan et les Ténèbres, un léger souffle de vie (personnifié sous la forme du dieu Atoum) émergea. Le souffle de vie Atoum, étant trop faible pour créer à lui seul la vie, une divinité particulièrement bienveillante se créa d’elle-même pour l’aider à modeler l’univers : Râ, le dieu faucon.

Râ crée d’abord les étoiles et la Terre en mélangeant avec dextérité un peu d’océan originel avec un peu de Ténèbres originelles.

Voulant apporter un joyau à sa création, il prend sa forme de dieu créateur Khépri et crée le Soleil qu’il place ensuite sur sa tête. Ainsi, grâce à cette forme de scarabée, Râ devient un dieu faucon-Soleil. Ému par sa création, Râ verse une larme sur la Terre, ce qui a pour effet de créer l’humanité ainsi que la vie animale et végétale.

Pour que cette nouvelle vie qu’il avait créée prospère,  va pousser le Soleil dans le ciel.

Le matin, lors de chaque aube, Râ crée le Soleil sous la forme de Khépri. Il le pousse ensuite dans le ciel avant de redevenir le dieu faucon-Soleil Râ dès que le disque solaire devient visible en totalité (environ une heure après le lever du Soleil). Le soir, lors de chaque crépuscule, Râ et le Soleil disparaissent tandis que le souffle de la vie Atoum souffle sur le monde pendant la nuit. Au matin suivant, le cycle recommence : Atoum appelle Râ qui prend la forme de Khépri.

Il faut souligner que, progressivement, Râ prend entièrement la place de Khépri et d’Atoum dans le transport du Soleil. En effet, avec l’instauration du « mythe de la barque solaire », Râ ne pousse plus le Soleil mais le transporte sur sa tête en naviguant dans les cieux sur une barque.

II) Les scarabées ailés : les animaux sacrés de Râ et de Khépri

Si le dieu Khépri, « créateur du Soleil » est un scarabée, c’est dû à une étonnante attitude qu’avaient les scarabées de l’Égypte antique.

Râ a mélangé les Ténèbres et l’Océan primordial pour créer les étoiles, le Soleil et la Terre. Plus modestement, les scarabées égyptiens de l’espèce Scarabaeus sacer « recréaient également de petits Soleils » en mélangent de la terre, des plantes et du fumier pour créer des boules servant de nourriture à leur progéniture.

Le scarabée ailé égyptien

En vertu de leur capacité à créer des « petits Soleils », les scarabées deviennent les animaux sacrés reproduisant l’œuvre de Râ en honneur du celui-ci.

Ainsi, comme leurs enfants sortaient des boules qu’ils avaient constituées (car nés dans des œufs placés à l’intérieur des boules avant leurs naissances), les anciens Égyptiens pensaient que les scarabées donnaient naissance à la vie à partir de rien !

III) L’utilisation des scarabées dans les rites funéraires

À partir de 2000 avant notre ère, on retrouve aussi des scarabées placés sous les bandelettes des Égyptiens momifiés :

  • Un scarabée de la taille d’un poing était placé sur le cœur des défunts (le scarabée cardiaque).
  • Deux petits scarabées étaient placés dans ou près des oreilles des défunts.

Pour comprendre, le rôle de ces trois scarabées de différentes tailles, il faut comprendre les croyances qu’avaient les Égyptiens sur l’Au-Delà.

Après sa mort, l’âme d’un Égyptien voyageait jusqu’aux deux dieux de la mort Anubis et Osiris. L’Égyptien devait alors répondre aux questions de ces deux dieux de manières très précise. Une fois ces questions ayant trouvé réponse, le cœur de l’âme de l’Égyptien défunt était pesé pour voir si son détenteur n’avait pas commis trop de péchés de son vivant (chose qui lui interdirait le paradis éternel à jamais).

Ainsi, ces trois scarabées facilitaient le rituel mortuaire de la « pesée du cœur » par les dieux :

- Le scarabée placé sur le cœur exerce un poids sur le cœur du défunt. Ce poids permet à l’âme du défunt de ne pas oublier son cœur en partant vers les cieux.

- Concernant les deux petits scarabées placés dans les oreilles des momies égyptiennes, ils portaient les réponses à fournir aux questions d’Anubis et d’Osiris. La plupart des Égyptiens étant des paysans et des artisans analphabètes, ils ne connaissaient pas pour la plupart les textes précis qu’il devrait réciter dans l’Au-Delà.

Petits scarabées de pierre

Avec ces petits scarabées dans leurs oreilles, les défunts confrontés aux questions d’Anubis et d’Osiris n’avaient alors qu’à tendre l’oreille pour les écrits placés sur les deux petits scarabées reviennent à leur mémoire. L’accès au domaine céleste des Bienheureux d’Osiris leur était alors ouvert !

IV) Utilisation des scarabées sous forme reliques

À partir du pharaon Thoutmosis III (-1458 av. J.-C.), les scarabées égyptiens sont utilisés en tant que pièces commémoratives des plus grands évènements marquant le royaume d’Égypte (victoires militaires, constructions de temples, mariages royaux). Ces scarabées étaient envoyés en tant que présents à tous les souverains des pays vassaux de l’Égypte. Ils portaient sur le verso un texte décrivant le grand évènement justifiant leurs créations.

Scarabée d'or égyptien

Deux scarabées égyptiens commémoratifs faits d’or du musée du Louvre :

  • Le texte sur le premier scarabée fait le récit (en hiéroglyphe) d’une chasse aux lions menée par le pharaon Amenhotep III.
  • Sur le texte du deuxième scarabée (ce texte étant caché sur la photo ci-dessus), on peut observer la description du mariage entre Amenhotep III et la reine Tiyi.

Les historiens de l’֤Égypte antique (les égyptologues) ont beaucoup appris grâce à ces objets solides qui ont une très bonne résilience face au temps. Réalisés en plusieurs exemplaires, il est possible de retrouver des textes complets en joignant plusieurs textes incomplets (car endommagés par le temps) de scarabées commémoratifs.

2) Les autres symboles égyptiens contemporains du scarabée égyptien

Vous connaissez maintenant tout des attributs associés au scarabées égyptiens.

Il serait cependant dommage que vous ne connaissiez pas les 7 autres grands symboles religieux des anciens Égyptiens : l’œil de Râ, l’œil d’Horus, l’uræus, l’ânkh, l’ouroboros, le pilier djed et la plume de Maât.

Découvrons rapidement dans un second temps ces anciens objets liés aux anciennes divinités de l’Égypte ensemble !

I) L’œil d’Horus, le symbole de la vision du futur

Œil égyptien ou œil d'Horus

Dans le mythe d’Osiris, Seth tue le dieu-roi d’Égypte Osiris. S’ensuit alors une série d’épreuve opposant Seth et Horus (le fils d’Osiris) pour déterminer lequel des deux sera le plus digne de diriger l’Égypte. Au cours de ce conflit, pour assurer sa victoire, le maléfique Seth arrache l’œil d’Horus pendant le sommeil de ce dernier. Seth coupe l’œil en six morceaux et cache ces morceaux tout le long du Nil.

Le symbole de l’œil d’Horus représente le nouvel œil que le dieu ibis de la connaissance Thot donne à Horus pour que son combat contre Seth soit équitable. Thot ne retrouve cependant que cinq des six morceaux de l’œil. Il crée donc lui-même un 6ème morceau enchanté qui donne au nouvel œil d’Horus des capacités supplémentaires.

Celui-ci permettra à son porteur de voir « ce-qui-est-invisible ». Ce-qui-est-invisible fait référence à ce qui ne relève pas du présent, c’est-à-dire le passé et le futur.

C’est grâce à cet œil qu’Horus prendra le dessus dans les épreuves l’opposant à Seth et qu’il deviendra le nouveau roi d’Égypte.

Ainsi, cet œil est celui de la clairvoyance, la prévision éclairée du futur.

II) L’œil de Râ, le symbole des plans divins

Œil de Râ ou Sekhmet

L’œil de Râ, à ne pas confondre avec l’œil d’Horus est l’œil ayant créé l’humanité d’une de ses larmes. Pour ne pas le confondre avec l’œil d’Horus, il faut simplement savoir que :

- L’œil représentant un œil droit est l’œil d’Horus (comme le montre le schéma ci-dessous).

- L’œil représentant un œil gauche est l’œil de Râ.

Différencier l’œil d'Horus et l’œil de Râ

L’œil de Râ est l’œil par lequel Râ a versé une larme après qu’il eut créé le Soleil. Cette belle et grande larme tomba sur la Terre, ce qui donna naissance à l’humanité. Pour que les humains puissent prospérer et vivre dans de bonnes conditions, Râ envoya son arrière-petit-fils, Osiris, pour les diriger.

Quand Osiris fut tué par son frère Seth par jalousie, l’humanité se retrouva désunifiée et commença à se rebeller contre ses dieux.

Quand Râ s’aperçut de cette rébellion, il changea son œil en la déesse lionne Sekhmet et lui demanda de massacrer tous les humains.

Alors que celle-ci était proche d’en finir avec l’humanité, contemplant le carnage sur Terre, Râ comprit qu’il devait accepter la part d’ombre des humains. Il rappela donc Sekhmet qui reprit la forme de son œil gauche : l’humanité avait échappé de peu à la destruction totale.

Par ce mythe, l’œil de Râ représentait le pouvoir créateur et destructeur des dieux pour les anciens Égyptiens.

III) L’uræus, le lien entre le pharaon et les dieux

Le cobra dressé Uræus

L’uræus est le cobra royal que l’on retrouve sur les différentes coiffes des pharaons.

L’uræus représente un cobra dressé sur toute sa hauteur, prêt à bondir. Ce cobra représenté de cette façon est la reine Cobra Ouadjet.

Cette représentation n’est donc pas anodine puisque c’est aussi Ouadjet qui entoure également les disques solaires faisant office de couronnes pour certains dieux égyptiens (principalement Râ, Khépri, Bastet et Hathor).

Ainsi, avec un uræus sur sa tête, le pouvoir du pharaon est légitimé par son lien avec les dieux de l’Égypte. Ces derniers sont constamment aux côtés du pharaon et l’éclairent dans ses prises de décisions.

IV) L’ânkh, le symbole de la vie éternelle

La croix de vie ânkh

L’ânkh est initialement le symbole de la vie par sa forme de clé. Elle permet aux dieux « d’ouvrir le Nil » pour que celui-ci puisse avoir des crues qui fertiliseront les sols égyptiens, ce qui entrainera d’excellentes récoltes.

En tant que symbole de la fertilité, la croix ânkh devient rapidement le symbole de la vie. On le retrouve donc dans de nombreux temples et tombeaux où il est le symbole de la vie éternelle après la mort.

Les croix ânkh sont bien connues à notre époque car elles sont souvent comparées à leurs homologues venant de la Bible : les croix chrétiennes.

V) L’ouroboros, la représentation du cycle éternel

Ouroboros, le symbole de l'éternité

L’ouroboros représente un serpent qui se manger lui-même. Ce serpent est Apophis, le serpent géant du monde souterrain.

Pour comprendre en quoi ce symbole est le « symbole de la perpétuation du cycle éternel de la vie », il faut connaître l’histoire d’Apophis :

Apophis est un serpent divin ayant toujours existé et qui existera toujours. Selon la mythologie égyptienne, le jour, Râ porte le Soleil sur sa barque solaire de l’est à l’ouest. Le soir, au crépuscule, comme le monde des Égyptiens est considéré comme plat, Râ doit passer au-dessous de la Terre pour revenir à l’est du monde afin de l’illuminer le lendemain.

Râ traverse donc chaque nuit le monde souterrain, le royaume du serpent Apophis. Apophis est alors attiré par le Soleil que Râ porte sur sa tête et essaye de le dévorer lui et son porteur.

Cependant, Râ est protégé par d’autres dieux (Seth, Bastet, Thot et Isis) qui tuent Apophis chaque nuit. Au petit matin, Râ délivre la lumière au monde pendant une nouvelle journée tandis qu’Apophis se reconstitue dans son royaume souterrain.

Ainsi, l’ouroboros est le symbole de l’éternité et du cycle qui se répète. Après chaque journée, les Ténèbres (sous la forme d’Apophis) veulent plonger le monde dans le noir pour l’éternité en avalant le Soleil. Heureusement, la lumière du Soleil triomphe toujours des Ténèbres : le cycle peut recommencer pour une nouvelle journée.

VI) Le pilier djed, le symbole de la stabilité du monde

Le symbole égyptien pilier

Selon les anciens Égyptiens, le monde est plat. Il existe donc quatre piliers djed au coin de ce monde qui le soutienne.

Le pilier djed est le symbole de l’équilibre du monde et des choses. Par ce fait, il est aussi le symbole du pharaon assurant la stabilité et la prospérité de l’Égypte sur Terre.

VII) La plume de Maât, le symbole de la justice

Plume de la déesse Maât, l'épouse de Thot

Maât est la déesse de la justice de l’Égypte antique. Elle est pourvue d’ailes sur ces bras et donc de plumes. Ces plumes servent à peser les péchés commis par les Égyptiens après leurs trépas.

Lors du rituel de la « pesée des cœurs », Anubis et Osiris comparaient le poids des cœurs des morts avec celui d’une plume de Maât sur une balance :

- Si le cœur était léger (car peu alourdi par des crimes et allégé par des bonnes actions), l’Égyptien propriétaire du cœur pouvait accéder au paradis céleste d’Osiris et vivre une vie bienheureuse.

- Cependant, il arrive que le cœur soit plus lourd que la plume car trop rempli de vices et de péchés. Dans ce cas, l’âme pécheresse sera condamnée à être mangée par la déesse dévoreuse d’âmes Âmmout. Cette âme sera alors condamnée à l’enfer éternel.

Ainsi, dans l’Égypte antique, la plume de Maât est le symbole de la justice rendue par les dieux et donc par le pharaon, incarnation des dieux sur Terre.

En mémoire des scarabées créateurs

Cet article étant terminé, vous savez tout des scarabées associés à Râ et à Khépri. En effet, vous connaissez maintenant :

  • Le mythe de Râ et de Khépri
  • L’utilisation funéraire et commémorative des scarabées égyptiens
  • Les sept autres grands symboles qu’utilisaient les anciens Égyptiens

Ainsi, si vous voulez aller plus loin car vous trouvez (vous aussi !) que l’Égypte antique était une période noble et majestueuse, notre boutique égyptienne devrait vous plaire !!

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Bagues égyptiennes : œil d'Horus et scarabées égyptiens

Le symbole de l'Egypte

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